Situé dans le Vexin (Val d’oise), les sanatoriums d’Aincourt étaient composés de trois bâtiments de cure, construits de 1931 à 1933 pour accueillir 150 patients tuberculeux chacun :
- Le pavillon des Cèdres était le pavillon qui accueillait des enfants de moins de 15 ans. C’est l’actuel bâtiment du groupement hospitalier intercommunal du Vexin.
- Le pavillon des Tamaris (nom officiel « Pavillon Adrien Bonnefoy-Sibour ») était le pavillon des hommes. Abandonné depuis 2001, il est en cours de rénovation depuis 2023. C’est celui que j’ai visité en 2012 et 2015.
- Le pavillon des Peupliers (nom officiel « Pavillon Docteur-Vian ») était le pavillon des femmes. Abandonné depuis 1988, il a servi aux pompiers à expérimenter des procédures de lutte contre les incendies. Il était déjà complètement inaccessible en 2012, fortement endommagé et envahi par la végétation.
Création des sanatoriums d’Aincourt début des années 30
En 1929, en Seine-et-Oise, il y avait plusieurs mois d’attente avant l’admission dans un sanatorium. Ces établissements étaient spécialisés dans le traitement de la tuberculose. Adrien Bonnefoy-Sibour, préfet de la Seine-et-Oise depuis 1922, présente alors au conseil général un projet de 3 bâtiments sur le domaine de Bucaille, à Aincourt pour accueillir 500 patients supplémentaires.
L’architecture des sanatoriums d’Aincourt
Avant la découverte des antibiotiques, les médecins préconisaient des cures d’air pur et de soleil pour traiter la tuberculose. Ainsi ces immenses paquebots de 3 étages étaient disposés en gradin pour créer des terrasses de cure, « des solariums », avec une exposition maximum au soleil à chaque étage. Chaque patient pouvait s’isoler et se reposer sur sa terrasse, séparée par des paravents en verre dépoli. Ils étaient en plein coeur de la forêt de la Bucaille.
L’abandon du sanatorium, 6 ans plus tard
Dès 1939, on peut lire dans la presse l’abandon du sanatorium : faute de crédit (Paris-soir, le 12 février 1939) ou à cause de malfaçon et de problèmes d’humidité (L’humanité, le 15 mai 1939). Mais c’est la guerre qui accélerera son déclin. En 1940 les locaux sont réquisitionnés par l’armée allemande. Ils en font un camp d’internement. Environ 1500 prisonniers hommes et femmes furent détenus à Aincourt. Des centaines furent déportés vers des camps de concentration ou fusillés. Un stèle commémorative a été érigée en 1994 à l’entrée de l’hôpital (ex pavillon des Cèdres).
En 1946, les sanatoriums rouvrent leur porte mais l’arrivée des antibiotiques et la régression de la tuberculose rend ces établissements obsolètes. Ils sont réhabilités pour devenir pluridisciplinaire. L’activité va se concentrer sur le pavillon des Cèdres. Le pavillon des Peupliers et le rez-de-chaussée du pavillon des Tamaris vont être abandonné en 1988. Le Pavillon des Tamaris (pavillon « Adrien Bonnefox-Sibour » en photo ci-dessous) ferme ses portes définitivement en 2001.
Dégradation du Pavillon des Tamaris au fil des ans
Le Sanatorium des Tamaris a été endommagé par les nombreux visiteurs au fil des ans. Il a également servi de lieux de tournage. Vous le reconnaitrez sans doute dans « Demain tout commence » avec Omar Sy, sorti en 2016.
(les photos en couleur sans mention, ci-dessous, datent de 2015)
Suite de la visite en 2012 et 2015
Le programme immobilier
Le pavillon des Tamaris a été classé aux Monuments Historiques en 1999. Le groupe François 1er, spécialisé dans la réhabilitation de patrimoine, a engagé un projet de transformation du pavillon Tamaris en logements neufs d’ici 2025.
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